Le blog de Topirate

Une goutte tombe, puis deux, un concentré de parfum

Qui réveille un vampire en sursaut, sa fièvre s'élève

Jusqu'à un niveau jamais atteint un jour de trêve,

Chaque impact l'emporte vers des souvenirs lointains.

Son seul goût est celui du sang, parfois de l'alcool,

Quand sa lucidité revient et qu'il réalise ses actions,

Une marque sur son épaule lui rappelle la malédiction

Qui le frappe, c'est son deuxième effet "kiss cool".

Une pluie tombe maintenant, torride à souhait, brûlante,

Un ravage pour la peau même la plus coriace,

Pourtant l'effluve est délicate, suave, hélas

Plus un remède contre le mal en application lente.

Assis maintenant dans un recoin, il réalise combien

La vie peut être dangereuse même en haut de chaîne,

Machine infernale pourtant mise à la traîne

Par la Nature, forte d'un remède pour le Bien.

Sa peau vivement le picote, réagit bizarrement

Jusqu'à le faire se lever prestement, tourner en rond,

Lever les bras au ciel, se taper violemment le front

Contre le mur, l'eau de parfum n'est pas son élément.

Des gouttes paresseuses continuent leur lent circuit,

Parcourent son thorax, dessinent librement de concert

Jusqu'à improviser un joli nom, un coup de tonnerre,

Un Chloé se pointe aux douze coups de minuit.

L'air devient rare, il est difficile de dire

Si le temps va changer ou se suspendre

Dans une atmosphère à se méprendre

Bercée par une brise prête à séduire.

Des dizaines de  pétales tombent du ciel,

Recouvrent le proche espace abondamment,

Un tapis se forme, libère un suave encens

Qui tourbillonne autour d'une ruche de miel.

Chloé refait des siennes, à la recherche

D'un abri pour se reposer un peu,

un lieu pour sa mise en évidence, au mieux

Sur le haut d'un arbre se perche.

Des ombres provoquent une attirance,

Sous des lueurs aux couleurs diffuses,

Un hâle de beauté flotte ainsi, amuse

Quelques papillons en quête de pitance.

Chloé devient parfum, bien vite se nomme,

Diffuse ses effluves aux quatre vents,

Asperge deux silhouettes allègrement

Jusqu'à unir ces âmes en binôme.

Des têtes tournent, des regards se mirent

Envoûtés par cette senteur nouvelle,

C'est le début d'une douce ritournelle

Faîte de rapprochements, de joie et de rires.

Un magicien un peu fou veut changer la face du monde,

Mais il a fort à faire, il le sait bien,

Malgré tout, vaincre le signe indien

Le préoccupe, quitte à danser une ronde.

Une force puissante, maléfique, lui barre le passage,

De ces énergies néfastes qui détruisent les vies,

Ecorchent des âmes, les laissent en sursis

Dans des états proches de l'esclavage.

Le mal gagne du terrain, s'insinue lentement

Pour frapper au hasard, fomente des guerres,

Des armées menaçantes provoquent la misère

De populations prises en otage constamment.

Le magicien trop fou frappe la terre, cible

Ces envahisseurs pour les faire exploser, disparaître,

Peut-être y va-t-il fort, mais il mène une quête

Pour le bien, son humeur est indicible.

Une toile d'araignée étend son territoire, gagne

Du terrain, le temps presse et jamais ne s'arrête,

S'en approcher n'a vraiment rien d'une fête

Et la combattre, c'est partir en campagne;

Les danses changent, le magicien tente de contrôler

Les rythmes tentaculaires si envahissants,

Qui ne sont pas autochtones bien souvent,

Faire briller des lueurs au loin lui permet d'espérer.

Des cadres bougent, se trouvent très à l'étroit

Sur ce pan de mur isolé, souvent triste,

Contrastes étonnants pour tous ces artistes

Qui souhaitent découvrir d'autres endroits.

Hautes en couleurs, les toiles prennent vie

Dès que l'occasion se présente, pour rompre

Cette solitude imposée qu'elles trompent

Avec ces rais de lumière furtives, en sursis.

Les peintures glissent, des personnages sortent

De leur silence, se montrent entreprenants,

Parfois ce sont vraiment des pas de géants

Qui les font avancer, un vent les porte.

C'est une révolution qui s'opère, un mélange

De styles, d'époques, de longues inspirations

Qui n'aiment pas au final toutes ces imitations

De pacotille dont les traits grossiers dérangent.

.Les peintres connus s'en donnent à coeur joie,

Font la fête à la lumière de somptueux décors,

Laissent éclater leur joie encore et encore,

En discutant haut et fort sur un ton parfois grivois.

Le cubisme essaie de faire forte impression,

Crée une zone tampon en réel décalage

Avec une réalité qui n'aime pas les étalages,

D'une vie en pointillé, sans fauvisme dans le ton.

Dracula, sans se l'avouer vraiment, a peur du noir,

Dans la pénombre, il peine à retrouver son chemin,

Ses pas se cherchent, et l'âge n'arrange rien,

La tête lui tourne, des vertiges l'obligent à s'asseoir.

Les bruits ne manquent pas dans ce château aux mille pièces,

Dont il aime vanter en toutes circonstances les mérites,

Le sang coule à flots, des incantations sont inscrites

En lettres rouges lors de fêtes aux parfums de liesses.

Mais ce soir, il sursaute à chaque instant, devient fébrile,

N'est plus sûr de son ascendant même sur ses sujets,

La crainte ne se lit plus sur les visages jadis inquiets

A chacun de ses gestes, sa puissance vacille. 

La nuit et le jour ne font plus qu'un, un vil malaise

Qui s'amplifie même quand la lueur est faible,

Les bougies dansent, sont prêtes à faire la fête

Et pourquoi pas faire tomber un vampire de sa chaise.

Les rôles s'inversent, la lumière prend le pouvoir,

Quadrille chaque recoin, brûle bien des étapes,

Le Prince de la nuit veut bien penser à une farce

Mais des brûlures intenses ne l'y font plus croire.

Sa peau fume à la moindre des expositions

A ce soleil, même s'il est très artificiel,

Dehors pas question de regarder le ciel

Une Majesté risque à tout moment l'explosion.