Au travers d'un miroir, une main furtive se faufile,
Eprouve le besoin de se sentir libre par d'autres chemins,
Sans s'occuper vraiment de ce que sera demain,
Elle a fini par se perdre dans des détours de pacotille.
Un bien pour un mal, un bout de bras émerge en prolongement
D'une envie de s'extraire d'un leurre qui n'est pas une vie,
Une soif de réalité qui ne veut aucun répit
Jusqu'à obtenir cette récompense ultime, éminemment.
Une épaule a réussi le tour de force, autant qu'un menton,
De voir le jour, de prendre les reflets du soleil,
Ce moment si spécial ne sera jamais plus pareil,
Comme un oubli réparé, en libre électron.
Tête bêche, un visage apaisé apparaît souriant en diable,
Une chevelure flotte, a besoin d'aide absolument,
L'autre bras pointe vers un proche firmament
Qui se dessine sur une carte dépliable.
Le torse a bien du mal, le verre se fendille
Et va de nouveau s'effriter au passage du bassin,
Pleines hanches étirées vers le haut sur des coussins
Prêts à accueillir bientôt, peut-être, toute une escadrille.
Le reste du corps se libère de son carcan,
Jambes lestes et pieds qui jouent sur du velours,
La magie opère, laissant tour à tour
Les blessures du miroir se refermer pour un temps.