Les pierres parlent, c'est un montagnard qui me l'a dit,
Il les côtoie à perte de vue, intègre leur paysage,
Et quand vraiment son envie tend vers le dépistage
Il lance un appel à l'infiniment petit,
Qui lui répond par des traits de génie,
Des images renvoyées par jets sur pierres,
Se redessinent en langage connu, comme cette roturière
Cheveux au vent, fantômatique, flânant, indéfinie.
Mais un changement de direction, la fait disparaître
Se transformer peut-être en ce caniche,
Le regard sombre, poils longs, pastiche
D'un temps nouveau aux accents de fête.
A force de faire le canard, il le devient en se retournant,
En double coin, en oublie les aboiements,
N'est pas chien, évite les atermoiements
En imposant son profil à bec si évident.
Toutefois, un lion rôde, espère prendre la place
En dévorant l'espace, y parvient pourtant
En changeant de profil, très gauche à l'instant
Il reste maladroit, n'est pas vraiment une menace.
Cochon qui s'en dédit, un porcelet surgit
Et rafle la mise en bon omnivore qu'il est,
Grogne de plaisir croyant avoir gagné
Le droit de poser pour la postérité sans sursis.
Hé bien non, la palme revient à ce chien de berger
Perché sur son rocher en calme vigie
D'un territoire qu'il connaît par coeur, conquis
Par l'appel de la montagne, hiver comme été.