Le 18 est en passe de devenir un chiffre historique pour Marseille, à faire oublier celui des Marins-Pompiers...
Au delà de l'anecdote, c'est bien un pan de l'histoire de Marseille qui a ressurgi, en ce début d'année. A deux mois d'intervalle, deux bombes ont été découvertes et détruites à retardement.
- Pour la première, cela aurait pu être le 27 mai 1944, mais le destin en a décidé autrement, ça a été le 18 janvier dernier. Une explosion à retardement ainsi provoquée 68 ans plus tard, après la découverte le 29 décembre dernier sur le chantier du MUCEM (Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, proche du Fort Saint-Jean et du Sacré Coeur), d'une bombe aérienne Américaine de 250 kg, dont 120 de charge explosive.
Images extraites du journal " Direct Marseille " du jeudi 19 janvier 2012
Cette découverte inhabituelle avait laissé planer, à l'époque, un suspense à la " Hitchkock ", mobilisant les énergies jusqu'à la date fatidique, avec la mise en place d'un périmètre de sécurité de 800 mètres de rayon ; une précaution de rigueur avec la mise en quarantaine de près de 13000 marseillais. Sur ce nombre, 4300 habitants avaient été évacuées et 8500 autres confinés à leurs domiciles pendant la durée de l'opération de 07h00 à 13h30, ce matin-là.
En milieu de matinée, l'engin avait été détruit au large des côtes à une quinzaine de mètres de profondeur, après avoir été immergé sous un flotteur et remorqué par une équipe de marins-pompiers, de quatre plongeurs-démineurs de la Sécurité Civile, d'un infirmier et d'un mécanicien.
Se sont ainsi ravivés les souvenirs d'évènements dramatiques comme ce raid aérien anglo-américain qui a détruit une grande partie de la ville en ce mois de mai 1944. En quelques minutes, plus de huit cents bombes sont larguées par 120 forteresses volantes faisant 1976 morts, 3000 blessés et 20 000 sinistrés.
- La seconde bombe, découverte le 9 mars 2012 au cours d'un chantier de terrassement sur le J1 du Grand Port Maritime de Marseille, est une bombe-mine allemande (1m60, 60 cm de diamètre, 1 tonne pour 650 kg de charge explosive) datant de la seconde guerre mondiale.
Cette bombe est d'une taille très inhabituelle, quatre fois supérieure à celle découverte il y a deux mois, mais inerte (système d'allumage hors d'usage). Elle a cependant détonné lors de son percement par un brise-roches, blessant légèrement le pilote (En cas de déflagration, l'effet de souffle pourrait se propager dans un rayon de 200 mètres).
Sans système de mise à feu électromagnétique ou mécanique, il convenait d'effectuer cette opération délicate rapidement (une partie du marteau-piqueur est resté fiché dans la bombe), en transférant cet engin par voie terrestre, dans un camion sécurisé, jusqu'au camp militaire de Canjuers pour la mise à feu.
Un millier d'habitants est préventivement évacué aujourd'hui dès 09h00, le quartier bouclé à 10h00, pour une fin des opérations prévue vers 16h00.
Rendez-vous le 18 mai 2012 ?
J'espère bien que non....