Deux mondes, séparés par un fleuve, se la coulent douce,
Deux modes de vies qui s'ignorent, s'indiffèrent même au final,
Les échanges sont assez rares, rien que de très banal
Car aucun changement n'est à l'ordre du jour, rien n'y pousse.
Un cerf-volant prend son envol et va chercher quelques brises
Qui le font voyager plus loin que d'habitude, choisit une berge
Où se poser, où exposer son unique beauté, s'asperge
D'une dose d'élégance qui suscite la surprise.
Une jeune fille s'attriste de voir son unique compagnon,
Son "kawaii" adoré, perdu de l'autre côté, même si elle le voit,
Sa laisse aussi est partie, ses sentiments sont en émoi,
Un ange par dépit ajuste les cordes de son violon.
Loin d'être une discorde, la musique se fait entendre,
Captée par un jeune garçon à l'ouïe fine,
Bercé par la curiosité bientôt culmine
Pour mieux voir et écouter, aussi bien que comprendre.
Cet appel est une attirance, qui maintenant trouve un visage,
En face, au-delà de ce torrent qui s'apaise,
De longues lianes tombent des falaises
Et vont échanger avec d'autres, sur l'autre rivage.
Un pont suspendu se lie d'amitié, fait se rejoindre
Deux âmes solitaires qui se libèrent d'un poids,
Leurs pas s'avancent avec confiance, de bon aloi
Pour deux mains qui s'unissent dans un tableau à peindre.