Un nouveau jour se lève, mais une nuit pour eux,
Créatures de l'ombre sortant de leur torpeur,
D'un sommeil orchestré, à l'abri des lueurs
D'un soleil si mortel au regard sulfureux.
Leur jour est bien la nuit, d'un prenant clair-obscur.
D'une vision persistante tournée vers l'éternel,
Par des yeux de lynx aiguisés et cruels
Partent en chasse, sans bruit, en un murmure.
Chacun sa proie, en route pour épier,
Surprendre, tel une ombre, son délicieux repas,
Savourer un nectar à boire, un pugilat,
Que des crocs généreux délivrent sans tarder.
La vie ne compte plus, d'ailleurs elle n'est plus là
Pour contrebalancer des penchants meurtriers
Devenus bien banals et quasi coutumiers
Pour assouvir une soif étanchée dans l'effroi.
"Pitié" n'est plus un mot du code des vampires,
La survie éloigne la raison et impose une loi,
N'autorise plus rien, anéantit l'émoi
D'un soupçon de bonté, d'une esquisse de sourire.
Seul face à lui-même, isolé par la force
Se retenir ne peut de devenir féroce
Son instinct animal en lui commande tout
C'est ainsi, c'est en lui, à en devenir fou.