Entouré de miroirs pour conjurer le sort,
Un vampire enfermé attend la délivrance,
Immobile, maintient un haut niveau de transe
Pour un dernier contact prévu avec la mort.
La nuit, la pluie, l'hiver, autant de mots si tristes,
A se geler, au froid, comme un ours qui hiberne,
Un statut prédateur qui sans arrêt gouverne
Provoque un ras-le-bol, mais cependant persiste.
A ne plus savoir qui il est, il cherche à se refaire
Une raison de vivre autrement que caché,
Au grand jour, aimerait tellement balader
Tout son être au soleil, respirer le grand air.
Tentation illusoire, il le sait trop bien
Tant sa nouvelle vie accapare ses envies,
Collecte au hasard ses besoins très précis
De sang, à consommer sans fin.
Résister est le deal qu'il se fixe pourtant,
En position recluse, il aspire à l'oubli
Du monde et de soi-même, en-lui intensifie
Sa force intérieure, revisite le temps.
Défilés d'images, défilés de vies,
Diaporamas choisis par son pur intellect,
Résurgence d'un passé, qu'à l'instant il suspecte
D'être la cause de son karma maudit.
Le petit matin pointe, illumine en reflets
Ces miroirs disposés qui demandent à agir
Au risque calculé de voir dépérir
Un Prince de la nuit qui semble être prêt.
Les premiers rayons fusent, en réponses mutuelles,
Flashes cinglants, lasers de luminosité
Passent près des soupirs froids, glacés
D'une ombre éclairée qui s'évade à tire d'ailes.
Les cendres il n'aime pas, avait prévu son coup
Mourir ainsi n'est pas sa solution
Mais aime quelquefois provoquer un frisson
Pour se sentir à nouveau vivant surtout.