Manille s'éveille sous les flots incontrôlés,
Incontrôlables au fil des minutes, en autant de poignards
Lancés contre des vies qui s'accrochent, en maquisards
D'une lutte perpétuelle contre des éléments déchaînés.
La ville s'éveille, mais aimerait dormir encore, sereine,
Loin des tourments, à l'abri des malheurs soudains
Qui reviennent par cycle en moments inopportuns,
Par surprise, laissent des âmes dans la peine.
La Mousson veut toujours plus de moisson,
Active son poison liquide qui s'infiltre,
S'invite en abondance sans compter les litres
Déversés en déluge défiant la raison.
Le vacarme est intense, frappe les esprits somnolents
Drapés dans un effroi qui les glace,
Dans des interrogations souhaitées fugaces
Mais qui persistent, sentent le drame imminent.
Des craquements annoncent, dénoncent
Les frêles défenses des plus démunis,
Impuissants face à ces dangers, surpris,
Figés dans une attente qui les enfonce.
Ce jour était un jour comme un autre aux Philippines,
Dans une Capitale submergée, inondée,
Coup d'arrêt brutal sur un Pays si souvent touché,
Par un souffle de mort planté comme une épine.