Loin de ses bases, égaré, un vampire en devenir
Se raccroche à sa dernière envie de vivre,
Ce doux visage qui vient le bercer jusqu'à le suivre
Quelquefois au milieu de la nuit dans un soupir.
Le parfum de sa belle l'enivre, l'empêche de sombrer plus bas
Dans des affres incontrôlées, des gouffres d'un autre monde
Où des flèches empoisonnées le frappent à chaque seconde
Jusqu'à le faire plier et perdre son combat.
Une mèche de sa douce est posée sur son coeur,
Sa fine chevelure, dressée comme un rempart,
Le protège tendrement à bien des égards
Des attaques sournoises d'oiseaux de malheur.
Tenaces, des messagers lugubres rôdent autour de lui,
Encore et encore tentent de lui voiler le regard,
Pour le plonger dans la cruauté d'une vision bizarre,
En guettant son dernier brin de courage qui fuit.
Ne plus penser, ne plus se souvenir, le pur néant
Qui s'insinue peu à peu pour libérer l'instinct,
Fait pour mordre à l'infini, un éternel destin
Comme un leit-motiv greffé à chacun de ses tourments.
Une âme pourtant vient à son secours, son âme soeur chérie,
Qui tourbillonne la chevelure au vent, le sourire aux lèvres,
Une horloge se remet à battre, un travail d'orfèvre
Pour que deux vies en une s'unissent à l'infini.