Un corps s'en va en fumée
Fuyant cette vie maintenant fugace,
Eloignée pour toujours de ce tendre palace
Aux formes joyeuses savamment étudiées.
Les contours s'effacent, se rognent,
Laissent place à un tourment imprévu,
Une sorte de tourbillon, un ballet impromptu,
Ephémère, que lui seul lorgne.
Il est le premier concerné, mais rien ne comprend
A ce phénomène qui le gomme, l'amenuise,
Rend économe ses mouvements qui s'enlisent
Dans une substance transparente aux reflets hésitants.
Le brouillard se dissipe, reforme une apparence
Douteuse, trouble, d'une lignée flippante
Aux aspérités crochues estampillées méchantes,
Cruelles aussi, que les miroirs évitent par chance.
L'esprit vampire a pris la relève, réinvente
Une folie furieuse qui s'empare d'un être,
Fait pousser quelques canines incitées à commettre
Les pires des actions sanguinaires, "no comment".
La transformation subtilise les morsures du passé,
Relooke en ombre tumultueuse
Ce cerveau bouillonnant, cette âme tueuse
Qui réclame sa dose de sang frais.