Un groupe s'avance bruyamment, s'active,
Et bien vite rend fou l'assemblée des vampires
Réunie en colloque, partant dans des délires
Rouge sang, d'une couleur qui grise.
Regards d'envies, regards de faim,
Convergent en attraction sur ces points si mobiles,
Qu'un odorat détecte, renvoie vers des papilles
Alléchées et baveuses, à libérer sans frein.
Un épisode à suivre, pas à pas, dans la nuit,
En sombre tragédie à écrire maintenant
Par des ombres volatiles cheminant patiemment
Vers une voie lumineuse, se jouant de la pluie.
Occultant le vacarme, l'animation ambiante,
Seul ce désir carnassier compte, attise les attentions
De créatures voraces en totale rébellion,
Orientées vers des traces reniflées, enivrantes.
Passer inaperçu est aussi leur souci,
Intégrer le décor d'un théâtre qui avance,
Une vie effacée qui se veut transparente,
Mise à l'écart sans aucun alibi.
Comme un jeu de piste, la nuit est une traque
Qui impose sa loi brute, au hasard,
Sur des victimes repérées, bien à l'écart
D'un monde insoupçonné maquillé en arnaque
Hésitations sur proies si faciles en approche,
Camouflées, en attente de tensions extérieures,
Droites sous la pluie, laissent passer les heures,
Des leurres certainement souhaitant les anicroches.
Sans mouvement, inertes, ce sont des vies bien pâles
Que le blanc et le noir habillent de main de maître
Des reflets pour vampires qui semblent se reconnaître,
Dans un miroir vivant qui bien vite s'étale.
Ce tableau qui prend forme ne leur dit rien de bon,
A ne rien voir de ces êtres qui devraient avoir peur
Tremblent presque de frissons, recherchant la lueur
De regards effrayés demandant le pardon.
Rien de tout cela ne transpire, la traque s'achève,
Immense est le doute qui compte à rebours
Leur repli dans le vide de la nuit, sans recours,
A la façon vampire, s'accordent une trêve.