Pire que des revenants de retour à la vie,
Cette bande de vampires joue au raz de marée,
En vague déferlante s'approprient leur épopée
Parsemée d'âmes, au passage, à leur merci.
Trop facile pour eux que ces humains dociles,
Démunis de toutes répliques, en tendres agneaux,
Se présentant confiants sans penser aux corbeaux
Qui rôdent, charognards, pour un trépas à domicile.
Ils le prennent de haut, capes au vent, horribles,
De ces aspects rebutants qui fichent la frousse,
Font blanchir les cheveux, dressés, qui repoussent
Les limites du supportable, de l'admissible.
Ces proies se regroupent pour mieux se défendre semble-t-il
Plus nombreuses, elles dégagent cette énergie naissante,
Les visages en partie cachés, jamais ne se lamentent,
Pas un cri, pas un sanglot ne transparaît, comme inutiles.
Peut-être résignées, peut-être pas, en tout cas à l'écoute,
Elles forment un bloc, une dure carapace, prête
A recevoir ces assaillants aux idées sanguines, adeptes
D'actions rapides au fil de la nuit, coûte que coûte.
Le premier vampire touche au but, cherche le cou
D'une poussée de canines impressionnante de force,
Croque dans l'acier, hurlant, râgeur, féroce,
Imprégné de son sang répandu au pourtour.
Au loin, un chasseur observe, content de lui,
Sourit de la surprise causée par son leurre,
Manoeuvre à distance, entre comme dans du beurre
Dans les travers de ces vampires qui s'enfuient.