Mowgli est livré à la jungle sans son consentement,
Tout petit et frêle, il transmet sa crainte naissante
Par cette voix de stentor aux notes très puissantes
Qui annonce sa présence, pour de l'aide absolument.
Son panier en osier est là, posé au sol,
Un petit pied à terre venu d'un autre monde
Moins hostile, d'un milieu qui l'inonde
D'amour et de joie, maintenant se désole.
Sa solitude pesante trouve pourtant un écho
A ses appels renouvelés qui s'affaiblissent,
Un couple de loups s'avance, non factice,
Fixe ce nouveau-né, l'emporte dans son berceau.
Une course s'ensuit, la louve a le sourire
D'une mère adoptive à l'instinct maternel
Se fait câline, ses yeux étincellent,
Par gestes chaleureux commence à le nourrir.
Le clan fait bloc, intègre cet étrange enfant
Qui grandit, grandit, parmi les siens
Aucune différence, par ses manies de chien
Ressemble à ces louveteaux, frères de sang.
Souvent ses amis lui font la surprise d'une visite,
Le prennent en poids, le font voltiger dans l'eau,
Ils sont fort à ce jeu, surtout le gros Baloo,
Sous le regard de Bagheera qui décline l'invite.
Pourraient être ennemis, se retrouvent côte à côte,
Ours et panthère à rigoler ensemble
Avec ce petit d'homme, qui un peu leur ressemble
Par son côté sauvage, au style très coyote.
Mais un danger rôde, pas celui que l'on croit,
Pas ce Kaa, serpent à la langue fourchue,
Remis en place bien vite dans un calme absolu,
Plutôt Shere khan, ce tigre qui se veut roi.