Au lever du soleil, cette savane flamboyante
N'admet pas de rosse dans son prenant tableau
Où domine la force de sanglants animaux
Armés pour croquer des vies si alléchantes.
Des images se brouillent, un nuage de poussières
Annonce ce rhino au galop impressionnant,
Son nom est Oto et fait l'émerveillement
De ce laryngologiste qui le suit à la trace, fier.
Par moquerie, il l'appelle "Rhinoféroce" tant il est vrai
Que son apparence n'a rien de comparable
Avec son caractère si doux, inénarrable,
Qui le rapproche plus d'un agneau de lait.
Pourtant, rien n'était simple, sa vue moins limpide
Le rendait irritable, à ne rien contrôler
Juste à sentir par odorat interposé
La présence de cette Fée qui l'intimide.
Pas Carabosse, elle bosse pour l'humanité
De ces bêtes sauvages, pas comme l'illustre Hannibal,
Convoyeur d'éléphants pour leur plus grand mal
A travers les Alpes en quête d'éternité.
Féroce, ce rhino l'était, aussi dur que son armure
Et sa corne, qui vaut de l'or, luisait au soleil,
Personne n'approchait jusqu'à ce doux réveil
Apporté au fil d'une baguette, dans un murmure.
Magique, le changement s'est opéré en un instant,
Bien au-delà du Rhin, c'est un rossignol coloré
Qui a proclamé la nouvelle par ses chants inventés,
Louanges à l'Afrique et ses territoires envoûtants.