La proie est prise à son propre piège,
Empétrée dans des câbles de pur acier,
N'a pas vu venir les lassos de ce filet
Qui s'est abattu au fil d'un fin manège.
La roue tourne même pour le plus agile
Des vampires habitué aux dures joutes,
Cruelles et sanguinaires sans aucune déroute
Sauf cette nuit-là, ne jouera plus à pile.
Il perd la face, sa prison le révèle
Au féminin, créature plus que sublime
Au regard intense qui fourmille
D'une détresse profonde qui interpelle.
Le chasseur fixe sa prise, tombe sous le charme
De cette féline aux crocs pointus, tigresse
Presque apeurée, montre des signes de faiblesse
Effrayée par des sons aigus qui l'alarment.
Des regards aigres-doux ainsi se toisent
D'un mélange de craintes chroniques
Des deux côtés gardent des reliques
De ces rencontres qui se croisent.
Une main s'avance, une main propose
Un peu de douceur, calme le jeu
Malgré ce travail aux gestes malheureux
Essaie en tous les cas de créer une osmose.
Le temps est compté, le soleil se lève,
A cet endroit précis envoie ses rayons,
Brûle les étapes, apporte ces frissons
De feu qui meurtrissent sans trève.
Des larmes s'échappent de ces yeux d'opale,
Des mains se serrent d'un lien fort,
Des coeurs se connectent sans effort
A l'abri s'embrassent sans cabale.
Une cape recouvre cet être fragile,
Vampire certes, mais sensible
A trouvé une âme soeur comme fusible
Qui la libère autant que ses papilles.