Cet Hathi-là impose le pur respect,
Il mène à la baguette sa petite troupe,
N'est pas là pour raser en fine coupe
L'herbe qui repoussera à n'en pas douter.
La revue matinale bat son plein,
Tête haute, le chef inspecte ses éléments
Selon les principes militaires strictement
Aligne ses recrues pour une prise en main.
Le Colonel lorgne les moindres détails
D'un oeil sévère, les sourcils froncés,
Commence par cet élève plus qu'indiscipliné
A la coiffure Beatles, de son regard le mitraille.
Les mèches volent, le réglement s'applique,
Jette maintenant son dévolu sur son double
Version crado, la vue d'une mouche sème un trouble
Dans sa trompe poussiéreuse qui réplique.
La bêtise est de ce monde, même celui des éléphants,
Le prochain sur la liste est en ricanements poussifs,
Des tics l'habitent, continuels, répétitifs
Qui tapent sur le système, sont très énervants.
Un vieux briscard se présente incidemment,
Fait contraste avec ce soldat un brin négligé,
Borgne, les défenses de travers, il a bataillé
Au contraire de cet huluberlu de l'herbe entre les dents.
Winifred, épouse attentionnée, l'accompagne
Suit ses faits et gestes, apporte des conseils
N'hésite pas à le contredire mais se paye
Une tape sur le derrière en réprimande.
Hathi fond de tendresse devant son fils Junior
Aligné, la trompe au vent, c'est sa fierté,
S'interroge sur la présence de Mowgli, une curiosité,
Mais son fils montre qu'il est son ami alors....