Les mots s'envolent au fil de l'immense océan
En dernières allusions à une vie perdue,
Personne ne peut voir mais l'espoir s'est étendu,
Concentré dans une bouteille au look étincelant.
Une valse commence, teintée d'hésitations
De revirements, d'autant que le bouchon s'enfonce,
Le verre du contenant disparaît, parfois renonce
A prendre des risques, n'aime pas les frissons.
Une main cherche à se ressaisir dans un sursaut
De vie, mais l'horizon lointain n'est pas linéaire
Un homme à présent se veut très terre à terre
Mais un délire l'envahit, déborde son ego;
Il a soif, de cette envie irrésistible de boire,
De vivre aussi, pensant à son avenir
Qui tend à s'éteindre, à bientôt dépérir
Loin de l'agitation, il est prisonnier d'un miroir.
Un reflet scintillant luit les jours de grand soleil
Où les rayons brûlent de mille éclats,
Sa peau fume sa souffrance, un réel tracas
Pour ce naufragé à la dérive, plongé dans un sommeil.
Un oiseau se pose, repose ses longues ailes
Près de cet esprit fragile qui se prend à sourire,
Une lueur prend place, éloigne maintenant le pire,
Car la côte se dessine, qu'elle est belle !
Deux regards se croisent, teintés de cette flamme
Qui réchauffe les coeurs, fait scintiller les yeux,
Les sourires s'étirent d'un éclat lumineux,
Un amour naît par l'attirance de deux âmes.
Les gestes sont lents, presques maladroits,
Les joues rougissent aussi, rictus partagés,
Des sentiments profonds émergent, calibrés,
Pour durer, des liens se tissent, étroits.
Les souffles sont courts, les palpitants s'emballent
Dans de chaudes poitrines qui bientôt se collent,
Les bras s'enlacent, jouent à tour de rôle
Une tendre séquence aux reflets cobalt.
Anna se laisse porter par ses derniers souffles de vie,
Ses cheveux blanchissent, reflètent la fraîcheur ambiante,
Ses flammes une à une s'éteignent par pensées alarmantes,
C'est une course contre la montre, son avenir est indécis.
Le château est proche maintenant, dans le flou elle le voit,
Pense pouvoir le toucher bientôt, tendrement s'y blottir,
Revoir son Prince aimant et à nouveau sourire
Mais le temps presse, on l'accueille dans le froid.
Le doux réconfort de sa famille apaise son esprit,
Elle revit, à l'abri dans ce cocon très chaleureux,
Son coeur aussi bat plus vite plus qu'heureux,
Hans lui tient la main, semble aux anges, très épris.
Semble seulement, car dans ses pensées il se verrait bien
Seul à gouverner en Roi, débarrassé de l'obstacle
Que représente Anna, souhaite son propre tabernacle,
Le pouvoir plus que l'amour guide ses noirs desseins.
Un coeur se brise ainsi à l'écoute de mots si durs
Qui la transpercent comme une dague aiguisée
Son amour s'évapore, s'efface dans une nuée
Meurtrière, son être presque s'évanouit, pas si sûr...
La "Fée Clochette" s'est posée sur l'épaule
De la Reine Margot perdue dans ses pensées,
Bien loin du quotidien en rêves dessinés,
Bercées tendrement par un aria en si bémol.
Le flou se dissipe et laisse vite place à une réalité
Dans une autre vie qui maintenant s'installe,
S'impose en transition, dans un fluide intervalle
Qui la ravit, ravive élégamment son sourire parfumé.
Une flamme jaillit de son coeur jusque-là endormi,
Son corps aussi se réchauffe ainsi peu à peu
Suivi de son esprit qui ne peut faire mieux
Que suivre la cadence aux douze coups de minuit.
Ses yeux scintillent d'étincelles finement étoilées,
Noël s'invite avec bonheur, apporte cette douce joie
Qui transcende sa vision du bonheur bien au-delà
D'un présent qui la comble de joie intensément.
Une Reine est prête pour un nouveau voyage,
La Fée se penche, sa baguette active la magie
Le décor change, un air charmant de Royaume-Uni
Où le vingt-six est pour elle, demain, un doux présage.
Un masque tombe aux pieds de ce passant incrédule,
Comme un appel venu de nulle part, par hasard,
Dans un élan glacial soufflé par un blizzard
De tous les diables au-delà de tout calcul.
D'autres suivent, remplacent ainsi les cordes
De cette pluie qui se veut battante,
Fouette les visages de façon cinglante
Pour que le sang bouillonne, se fasse mordre.
La nuit est là, l'inconnu ainsi demeure
A chaque pas, à chaque battement
De coeurs peu habitués par apeurement
A se malmener au gré d'un sentiment de peur.
Des visages s'animent derrière ces caches,
Font ressurgir quelques viles attitudes
Pour de malheureuses victimes qui éludent
Le danger si proche, maintenant se fâchent.
Bien mal leur a pris de ramasser ces masques
Venus d'un autre monde, envahissant lentement
Leurs esprits humains si tendres, inconscients
Des changements à venir plus que fantasques.
Leurs yeux brillent, injectés des pires cauchemards,
La diffusion est subtile, les effets garantis,
Pour que les corps se déchirent sans aucun interdit,
Des vampires naissants captent l'appel du blood nectar.
Plutôt minimaliste, cet artiste a fait au plus court,
N'a même pas pris la peine de s'y mettre,
Sa vision tire sur le blanc, sur la queue d'une comète
Tire ses plans, aux idées créatives reste sourd.
Le premier trait est crucial, trop même !
La peur de mal faire envahit tout le reste,
A trembler d'une main devenue moins leste,
Moins précise, préférant la flemme.
L'agitation s'invite et bientôt prend le pas
Ou pas, sur des intentions plus que fragiles,
A trop souvent regarder du côté pile
Recherche quelque chose proche de l'aléa.
La Nature préfère l'hévéa, les paysages l'inspirent
A la recherche de contrées bien sauvages,
Prèfère le côté fermé distillé par des cages,
Un peintre s'abreuve sans soif, se déchire.
Pour mieux recommencer ou en moins bien,
Il se complique trop la vie, pas si commode
De se déplacer sur un terrain meuble, en exode
Là où tout devient vague, très incertain.
Mais le blanc décidément provoque cette attraction
Plein cadre, hors recherches extérieures,
Ses appels du pied ne sont que des leurres
Les voies de l'art sont impénétrables, créent l'illusion.