Le blog de Topirate

Un savant un peu fou, certainement un génie,

Est constamment à la recherche de précieux indices.

Ses recherches ciblent la téléportation, les prémices

D'une découverte au caractère plus qu'inédit.

Une lapalissade qui résonne comme une semonce

Sur des travaux qui s'annoncent de taille,

Son laboratoire est en ébullition, pour lui une paille,

Quand son cerveau semble déjà connaître la réponse.

C'est une sommité qui s'exprime à un colloque maintenant,

Pourtant personne ne l'écoute vraiment, par incrédulité,

Cette situation a le don de vraiment l'agacer

Au point de le faire redoubler d'effort instamment.

Maniaque, il s'habille à l'identique toujours

Et croit en sa bonne étoile, réelles sont ses intentions

D'aller plus loin, met ses machines sous tension

Et se tient prêt à agir, pour un voyage sans retour?

Lors d'un cocktail, une rencontre enfin le décide,

Peut-être la femme de sa vie qui saura le comprendre,

Un joueur d'échecs se confie à elle sans attendre

Pour une partie à deux, leurs âmes coïncident.

Elle appuie sur le bouton qui l'enferme en cabine "un",

Avec une mouche discrète en invité surprise,

L'instant se passe bien, un passage sans crise

Vers la seconde porte qui s'ouvre un peu plus loin.

Très vite ses facultés se dédoublent, trompeuses, 

Occultant une fusion opérée à son insu, active,

Un mélange d'ADN provoquant une mue progressive

Vers cet homme-mouche aux pensées belliqueuses. 

Des livres tombent comme s'il en pleuvait

De ces arbres du Savoir qui se réinventent,

Une passion transmise très intéressante

Pour des néophytes qui se baladent le coeur léger.

Jamais à court d'idées, les longues phrases

Glissent sur des passants aux visages émerveillés,

Surpris, ils restent décontenancés

Quand des points les piquent en phases.

Page après page, l'histoire continue de se jouer

Sans fin, d'un déroulement qui parfois dérange,

Une fine pellicule tournoie dans l'air et se mélange

Au fil précis de scènes filmées en illimité.

Une overdose de lecture qui rend très vite accro

Les dévoreurs de récits, plongés dans un autre monde,

Le titre donne le ton, en tout point inonde

D'émotions les esprits ouverts bercés d'un méli-mélo.

Les dialogues, autant que les descriptions, les emportent

Vers un imaginaire conçu pour tout oublier,

Un parfait remède pour très vite prendre son pied

Et se laisser guider par une douce escorte.

Résister pour ne pas connaître la fin des livres

Devient un sport de très haute voltige,

Les plumes des auteurs savent y faire, les rédigent

Suivant un savoir faire inné à rendre plus d'un ivre.

Une main écarte les rideaux, un regard curieux suit

Pour mieux voir au dehors ce qui s'y passe,

Aimerait sensément bien plus être à la place

De ces passants aux pas pressés sous la pluie.

Plus d'une fois, il a tenté de saisir cette poignée

Pour rejoindre ce monde vivant, là, dehors,

Au lieu de son isolement, un triste sort

Du destin supporté depuis longtemps, surtout la journée.

Car le soir, il devient un nouveau personnage,

Et revêt pour quelques heures son costume de nuit,

Libre comme l'air, mystérieux, son visage enduit

D'une pommade, de son physique ne fait pas étalage.

Et pour cause, il a beaucoup souffert de quolibets

Lancés à son encontre dès son plus jeune âge,

Il aurait pu au final presque tourner la page

De sa beauté intérieure si la cruauté l'avait marqué.

Son âme est pure, tellement différente de l'image

Qu'il renvoie aux autres, une impression viciée

Qui le poursuit constamment comme une calamité

Incurable, préfère vivre sous les ramages.

Comme un précieux refuge aussi, il soigne son apparence

Doté d'un chapeau, ses foulard et long manteau complètent,

Pendant que des sentiments amoureux le fouettent

A échanger quelques mots, presque le début d'une romance.

Déconnecté de la vire réelle, un Fou divague

A la vue de ce parterre en noir et blanc,

Pour tout dire et surtout pour être franc,

Il rêve d'évasion pour surfer au fil des vagues.

A force de ressasser des histoires célèbres, un Cavalier

Se prend maintenant pour quelqu'un d'autre, Zorro,

Personnage tout droit sorti de la nuit, il a tout d'un héro

Mais pas la trempe, ses gestes lents sont empruntés.

Les Pions se sont égarés au détour d'un chemin,

Déconcertés par des lignes aux trajectoires divergentes,

Leurs boussoles fragiles se sont brisées, cassantes,

Emportées par le vent et les ailes d'un moulin.

L'imposante Muraille de Chine a perdu l'une de ses tours

Infiltrée en terrain ennemi, non loin des limites

D'un royaume en déclin menacé par des tribus hittites.

Un arc-en-ciel de feu prévient les secours.

Arrêt sur la Reine qui s'apprête en catimini,

Sa grande beauté n'a d'égal que sa grâce,

Ses tenues bling bling scintillent dans la glace,

Dans un soupir de plaisir,  elle accroche ses diamants sertis.

Retour à la case départ pour un vieux Roi déchu

Qui traîne sa peine, et toute la misère d'un monde

En pleine décadence, pendant que gronde

Un tonnerre de feu. Son temps est révolu.