Toutes les larmes de son corps ne suffiraient pas
A absorber cette peine immense qui l'envahit,
Ses pensées y reviennent sans cesse, un fou pari
Relancerait sa chasse aux émotions sans tracas.
Un vampire maintenant se lamente, tourne en rond
Pour trouver une idée qu'il souhaite rendre fixe,
Ses pistes pour l'instant ne sont pas si prolixes
Mais continuent leur cheminement non sans raison.
Son coeur tente de se mettre en avant, réapprend
A se lancer de nouveaux défis, croit en l'avenir
D'une douce rencontre qui certainement le ferait sortir
Durablement du piège de son triste isolement.
L'occasion fait le larron, mais son apparence rebute,
Souvent la peur prend le dessus, sauf cette fois-ci enfin,
Entre hésitations et lueurs d'espoir aux confins
D'une contrée où les êtres de la nuit sont vénérés en culte.
Une ténébreuse silhouette l'envoûte à l'extrême,
Ses baisers ne sont pas ceux d'un serpent ni d'un dragon
Mais d'une voluptueuse déesse au regard canon
Qui fait mouche, son doux parfum est de bohème.
Les yeux d'un vampire s'illuminent d'un regard étrange
A la vue de ce piano de toutes les tentations,
Parcourir les touches des ses illusions,
Perdues, est devenu plus qu'un challenge.
Depuis ce coup reçu, sa vision des choses
A évolué vers ce penchant humain
Depuis longtemps oublié, un vide certain
Comblé par une attirance teintée d'osmose.
"Le syndrome du savant acquis" l'a touché de plein fouet,
Sans prévenir l'a amené sur un chemin de folie,
De pure intensité positive, le fil de ses pensées a suivi
Jusqu'à cette envie mélodieuse en guise de bouée.
Les notes résonnent dans sa tête, s'accordent
A reconnaître cette balade qui se promène
Sur des lignes de partitions traités en phénomènes,
Ses doigts réinventent une histoire qui concorde.
L'épigénétique a frappé, régénère ses cellules,
Va prendre dans l'ombre cette part cachée
De son être qui vivait trop souvent replié
Sur lui-même, cet apport d'humanité fait un émule.
Avec ce nouveau don, c'est aussi son apparence
Qui évolue, ses traits qui se détendent, un sourire compact
Reste pendu à ses lèvres où des canines se rétractent,
Pendant qu'une écriture musicale valide sa délivrance.
Ce n'est rien de le dire, mais pèse pourtant en conséquences,
Laissant une porte ouverte vers d'étranges comportements
Qui souvent déconcertent ou horrifient, un constat inquiétant,
Sans fin, pour jouer au final la valse de l'alternance.
"L'erreur est humaine" c'est vrai, c'est ce qui nous différencie
Aussi des animaux qui ne se posent pas de questions,
Tous soumis à la dure loi d'une lente évolution,
C'est notre réflexion qui fixe notre suprématie.
"Manger pour vivre et non pas vivre pour manger", pas avare,
Cette belle devise pleure de bon sens mais s'envole
Quand le passage à l'acte efface les mots, vole
La vedette à cette idée qui devient une tare.
Peut-être l'humain est-il une erreur de la Nature
En fin de compte, sur fond d'affrontements à l'infini,
Habité d'un esprit de conquête au réel mépris
D'un environnement qui aimerait le voir plus mature.
A trop vouloir faire selon ses désirs, il court à sa perte,
Ascension et décadence, jusqu'à ce moment crucial
Où aucun retour ne sera plus possible, un capital,
Qui va disparaître pour avoir ignoré les alertes.
La Terre tremble déjà très souvent, quand les volcans
Crachent leur lave en fusion, tout autour intoxiquent
Une atmosphère qui s'en passerait, une maladie chronique
Qui s'installe jusqu'au pied des glaciers s'effondrant.
La disparition de notre poumon vert conduira à notre fin,
Une erreur humaine de trop, plus le temps de pardonner
Quand la réalité dépasse la fiction sans vraiment s'inquiéter,
L'Amazonie se consume depuis plus d'un mois, un désert devient.
En dehors des clous, des piétons hors du temps
Traversent sans regarder, avancent "au feeling",
S'étonnent que des voitures deviennent "amazing"
A constamment les klaxonner d'un air mécontent.
C'est si facile de jeter par terre au lieu de se discipliner,
Aller jusqu'à cette poubelle, si loin, inaccessible,
Faire quelques pas de plus les rend vite irascibles,
Les consignes pour eux ne peuvent s'appliquer.
Certains sont de vrais amoureux de la Nature,
C'est certainement pour cela que souvent ils s'isolent
Pour déverser leurs déchets, en rien ne se désolent
De voir s'amonceler de gros tas qui perdurent.
Un cargo clandestin dégaze en pleine mer, ni vu, ni connu,
Son pavillon de la honte est celui du "je-m'en-foutisme",
Ses vannes ne font plus rire, il n'est pas là pour le tourisme,
Le sens des valeurs est pour lui un monde inconnu.
Tout feu, tout flamme, une allumette n'en espérait pas tant,
Surtout si le geste était involontaire, devenu si machinal
Que tout cela n'en deviendrait que très banal
Si la tournure n'était pas si désastreuse pour tout être vivant.
Pour eux, les bons comptes ne vont jamais au-delà
De ce qui les pénalise, payer le moins est leur devise
Quitte à les faire voyager incognito, par cent divisent
Les impôts à payer, garder leur fortune est un combat.
A trop chercher, on trouve les fourberies dont est capable
L'être humain, très très loin du "Scapin" initial
Ne réalisant pas ou trop bien où se situe le mal,
La transformation de "Biens" à son profit le rend insatiable.
Un analphabète tente avec courage de déchiffrer l'alphabet,
Mais bien sûr ce n'est pas son point fort, bien souvent rame,
Pourtant il s'accroche et suit patiemment la fine trame
Des lettres, ne veut surtout plus d'un surnom bête.
"Ignorantis", souvent ce mot lui revient et résonne
Dans sa tête qui enfle, à toujours se demander
La signification de ces symboles, sans aucune inimitié
Envers les gens, pas prêt à leur demander l'aumône.
Il ne souhaite pas devenir le genre de phénomène
Que l'on montre à la foire pour faire rire, un calvaire
Que les curieux oublient, n'ont rien d'autre à faire
Qu'à rigoler à l'infini par d'étranges phonèmes.
Les lettres défilent et forment un manège illisible
Devant ses yeux étourdis, mais qui captent la lumière
En vitesse accélérée, son coeur n'est pas de pierre
Et joue son avenir sur un branchement de fusibles.
Les accords négocient au mieux le virage de la connaissance
Qui perce maintenant et s'installe avec ténacité,
La parole délivrée suit, teintée de fluidité,
Une personne s'élève au fil de sa confiance.
La soif d'apprendre fait le reste, c'est un saut d'obstacles,
Une course rythmée par un subtil équilibre, chronophage,
Effrénée car le temps presse pour être à la page,
Un génie en herbe cherche la reconnaissance.
Un papillon royal déploie ses ailes de splendeur
Sur un vampire qui peine à trouver ses marques,
L'appel est énorme de cet immense Monarque
Là pour insuffler sa large palette de couleurs.
Surtout pas de quoi griser une mine sombre
A la mémoire défaillante, au réveil difficile
Ces temps-ci, même si son teint juvénile
Parle pour lui, sa vie est jonchée de décombres.
L'offre peut-être d'un nouvel envol, si une étoile filante,
Désireuse de le transformer, le perce au coeur,
Pour mieux illuminer son regard absent de peur
Mais pas sans reproches, sa peau reste collante.
Sa sueur coule de ne pas comprendre ce qui lui arrive
Quand l'impact se produit sous son abri improbable,
Sa soif de vivre est-elle vraiment si insatiable
Pour qu'au final de cette liberté il se prive?
Torturé par ses doutes, il souffre de son passé,
Mais veut croire sincèrement en l'avenir,
Car bien sûr son âme a connu le pire,
Cette délivrance serait pour lui inespérée.
Un long corridor se présente, à portée de mains,
Son esprit ramène sa fraise, se bat avec acharnement,
Une fusion de nuances l'enveloppe, aux tons surprenants,
Gravé sur son épaule, insigne, un tatouage sibyllin.
Coup sur coup, les événements s'enchaînent
Jusqu'à ce "coup de chance" inespéré
De retrouver des connaissances oubliées
Dans de longs dédales qui se promènent.
Les "coups de coeur" aussi ne se commandent pas,
Laissent les émotions bien souvent l'emporter,
Comme l'annonce d'un "coup de poker" inespéré
Mais sans tomber de Carybde en Scylla.
La vie est un combat où rendre "coup pour coup"
Est parfois nécessaire pour ne pas sombrer,
La meilleure des choses est parfois un "coup de pied"
A recevoir, sans crier au loup.
Le "coup de froid" guette quand rompre la glace
Devient difficile, sans risquer un "coup de chaud"
Ou un "coup de foudre" au plus haut
D'un orage qui refait surface.
Faire le "coup de poing" ne dérange pas ce boxeur
Habitué aux durs combats, jusqu'à ce "coup de tonnerre",
Cet uppercut qui "à coup sûr" le rend "aware"
Quand le combat est gagné, à bon entendeur !
Un "coup de sang" nous emporte quand survient
Subitement un "coup de Trafalgar", annonciateur
D'une catastrophe dont on a la primeur
Mais dont on se passerait, oh combien !
Parfois, un "coup de pouce" suffit amplement
A relancer une situation vouée sensément à l'échec,
Agrémenté de "coups de mains" on peut faire un break
Et repartir "sans coup férir" tout simplement.
Un pieu aiguisé est prêt à répandre la cendre
Et la projeter ardemment dans un futur proche,
Si toutefois au final aucune anicroche
Ne vient rompre l'intention de se méprendre.
Le geste, si leste d'habitude, hésite,
Se prend à s'arrêter, peut-être pour mieux cibler
L'endroit parfaitement idéal où frapper
Ce vampire assoupi au teint malachite.
Trop de temps à contempler laisse planer le doute,
Entre peur et envie de rapidement se débarrasser
De cet être répugnant maintenant enfermé
Dans un profond sommeil, son cercueil est une soute.
Un coeur s'accélère, rythme les gestes saccadés
D'un chasseur de vampires trop à l'écoute
Pour cette fois, à moins qu'il ne veloute
Cet esprit noirci en mal de réelle bonté.
A force d'attendre, l'arme glisse, abandonne
Sa proie, pourtant si évidente, en ligne directe,
La pointe touchait presque ce corps abject
Confiné dans un silence d'outre-tombe.
La nuit s'insinue sur cet échec inattendu
Pendant qu'un autre coeur cherche un second souffle,
Il ne bat plus depuis longtemps mais en sourdine souffre
D'une cruelle nostalgie aux élans crochus.