Une marche de manchots empereur s'étire sur la banquise,
Comme à son habitude, par intervalle et appel de masse,
Un embouteillage de fou loin de viser de luxueux palaces,
Plutôt quelques comptoirs promis à des fringales exquises.
Se reposer sur des bancs de poissons, à défaut de s'étendre,
Les font se rassasier le gosier, participer à un festin de Roi,
Même si à leur retour de mer, la glace ne fait plus le poids
Face à leur trop plein d'énergie, et les fait redescendre.
Le froid est là, aussi rappelle les conditions souvent extrêmes
De ces endroits très isolés où la vie se montre, parfois fuit,
Invente des pages nouvelles d'un album où des inuits
Chassent au terme d'une histoire naturelle, un brin bohème.
Les familles se forment becs et ongles, autant que les groupes
Qui défendent leur territoire en se serrant les coudes,
Cette force de caractère crée des liens qui au final se soudent,
Plumage contre plumage, pour réchauffer la troupe.
Ne jamais s'arrêter de bouger les fait entrer dans une ronde,
Tragi-comique à souhait, faîte de scènes qui se succèdent,
Pleines d'imprévus, quelquefois des appels à l'aide
Se font entendre, surtout quand le blizzard gronde.
Bien sûr rien n'est parfait, la curiosité est un vilain défaut
Qui fait s'évader un membre en quête d'aventures,
Plus solitaire que la normale, lancé à fond, il carbure
Au super, sort des rangs sans peur, loin s'en faut.