Dracula est sur ses gardes, il se sent surveillé,
A le flair pour ces choses là, c'est en lui,
Des voyants s'allument à toutes heures de la nuit
Et du jour aussi, ses visions restent éclairées.
Ce Pirate lui rappelle une vieille connaissance,
De ces corsaires maudits voguant dans la brume,
Fuyant comme des anguilles sur ces mers, qui écument
Les riches endroits vécus comme une renaissance.
Ce visiteur est un fantôme, il en est presque sûr,
Il l'a vu disparaître, là, devant ses yeux
Alors qu'il s'apprêtait à le prendre au sérieux,
A entrer en scène au gré de ses allures.
Mais des coups sont frappés à la porte d'entrée,
Le Capitaine est là, armé jusqu'aux dents,
L'embrasure imposante est ouverte à présent,
Laisse entrer lentement cette ombre déclarée.
Le Prince des Vampires fait durer son plaisir,
Lance pour s'amuser quelques chiens à ses trousses,
De ces bêtes féroces qui flanquent bien la frousse,
Du même rang que leur maître, blancs à pâlir.
Impassible, le corsaire déploie son attirail,
Assène ses coups mortels à ces crocs débordants,
Attend la suite, en garde, avançant
Vers ce Comte, en fond de salle comme un épouvantail.
Loin d'être un pantin, il incante, transforme son look,
Défigure ses traits, durcis par des canines pointues
Plus que de coutume, pour tuer sans retenue
Cet intrus qui manoeuvre à la Cap'tain Cook.
Les lames scintillent, les mâchoires sont avides
Du sang de l'autre, s'approchent dans ce combat
Qui déchiquète, éclabousse les murs, abat
Des cartes funestes aux accents de masques livides.
En fait de fantôme, Dracula n'est pas en reste
S'évapore à volonté, surprend, joue la découpe
Sans quartier, jusqu'à prendre cette vie qui se loupe,
Et perd ses illusions de façon manifeste.
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