Le rhinocéros gratte son armure au dos d'un arbre,
N'y voit guère, fonce dans le tas, fait des ravages,
Corne pour qu'on le laisse passer sans dommage,
S'arrête pour brouter, évite les palabres.
L'hippopotame, roi du fleuve, pratique l'apnée,
En poids léger dans l'eau, inspecte les profondeurs,
Remonte quelquefois pour le plus grand malheur
De pirogues indigènes bien vite soulevées.
Le phacochère débroussaille les hautes herbes
A coup de défenses, le museau terre à terre,
Charge les imprudents qui vraiment l'exaspèrent,
Embroche quelquefois sur un ton plus qu'acerbe.
L'autruche ne se prend pas la tête, la cache,
En conflits, elle ne veut plus rien voir,
Se pamer, elle adore, vêtue de blanc et noir,
Arbore sa parure de revue cabaret, quel panache!
Le suricat tient sa position debout, en alerte,
Telle une girouette, prend ses quarts, hautain,
Renifle l'air, suspicieux, le regard lointain,
Est inquiet de nature, n'accepte pas les pertes.
Des éclairs déchirent le ciel des grands espaces,
En écriture intense d'un récit si grandiose,
Théâtre d'une fresque réunie en symbiose
D'une variété d'espèces, colorées et vivaces.