C'est sa première fois, bien sûr il appréhende
Cet instant de doute, ce moment délicat
Où l'attaque se déclenche dans un réel tracas,
En circonstances aléatoires, sur demande.
Il recule au maximum ce besoin premier
De carburant humain, sa source d'énergie
Recherchée chaque jour en totale autarcie,
D'un territoire à un autre en fin limier.
Le dos au mur, il se lance en bon vampire,
Sans manuel à consulter, sans aide aucune
Livré à lui-même, le regard taciturne,
Fermé sur un destin dépourvu de sourire.
Plusieurs proies s'offrent à lui, sur son chemin,
Mais il trouve des excuses à chaque fois,
Trop jeune, trop vieux, trop...quoi?
Son envie diminue comme une peau de chagrin.
Même ses canines lui font défaut,
Elles n'arrivent pas à le pousser vers cet état
De transe carnivore transmise d'un au-delà
Qu'il ne maîtrise pas, reviens penaud.