Le pianiste s'installe dans cette salle noire,
Une simple lueur éclaire chaque touche
De cet imposant instrument qui le pousse
A se dépasser avec entrain chaque soir.
Pas de paroles sur ces images qui défilent
D'une histoire quelquefois tragique, en noir et blanc,
Des personnages en chapeaux toujours étonnants
Aux expressions exagérées, sans bouger un cil.
Les notes accompagnent, au fil des rencontres,
Des scènes en gros plan sur grand écran,
Qui illuminent allègrement les premiers rangs,
Pleines d'émotions, du rire aux pleurs, se montrent.
Les dialogues sont sourds, n'écoutent pas
Cette musique qui vient de nulle part,
D'un endroit caché qui suit sans retard
La pellicule qui se déroule, rompant l'anonymat.
La vitesse est lente, des cartons s'intercalent
En interaction de mots écrits inaudibles,
Offrant ce visuel qui complète par cibles
Ces messages compréhensifs qui s'étalent.
Un nouvel Art fait ainsi ses premiers pas
Par séquences, à cheval entre deux siècles, mime,
Projette des séances, bon nombre de films
Muets pour l'instant, l'aube de notre cinéma.