C'est horrible ! j'ai tué le temps une fois de plus,
Il était venu me voir en ami, là sur ce banc de solitude,
S'était assis paisiblement à côté de moi, indissoluble,
Mais son tort a été de me parler en farfelu.
A pointé ses aiguilles vers moi presque à me toucher,
Pourtant il devrait savoir que je n'aime pas ça !
Les piqures je les évite, me remplissent d'effroi
Je n'y peux rien, il aurait dû se méfier.
Ses heures ont rempli mon espace de vide
Jusqu'à décliner ses chiffres un par un,
Les enlever de son cadran inopportun
Pour me les offrir, me prend pour un extralucide.
C'est vrai que je bulle un peu, me légume parfois
Mais bon, j'ai quand même de la marge,
Mon "envie de rien" ne me rend pas barge
J'aime bien le voir passer tout près de moi.
Sans doute en a-t-il eu marre et pour m'imiter
S'est posé là pour rendre ses armes
N'a même pas esquissé une larme
Son air réjoui n'a pas arrêté de m'intriguer.
Pourtant les affaires reprennent au gré des sonneries
Des différents portables qui se rappellent à moi,
Les chiffres s'envolent reprennent le convoi
D'un train temporel trop rapide anti-insomnie.