Les yeux à peine clos d'une nuit de cauchemar,
Un vampire s'endort d'un sommeil très profond
Teinté de blood, harnaché de visions
Qui l'assaillent, l'étranglent, le mettent à part.
Enlisé, bloqué dans ses idées intimes
Par des sas brumeux dont les clefs s'évaporent sans cesse,
Perdues dans des méandres déclenchant la paresse,
Invente un mécanisme lent aux évasions infimes.
L'étrange et l'irréel, mêlés dans la contrainte
D'une ombre immobile incitant à la peur,
Acceptent un brin de vie, en suspens, sur noirceur
D'images récitées en guise de complaintes.
Son doux sarcophage est son seul abri,
Le tendre compagnon d'un repos implacable
Qui le mène sur un chemin quasiment improbable
Parsemé de lueurs, illuminé d'esprits.
Des fantômes insistants aux reflets évasifs
Sont bloqués tout près de ce corps qui leur a tout pris,
Oubliés, invisibles, traités avec mépris,
Ils errent vainement en actes successifs.
Le vampire reste maître des lieux,
Calé dans cet endroit sinistre,
Enfoncé dans la vie morne et souvent triste
D'une momie transitoire aux accents belliqueux.