Une marmite bout à l'insu du monde réel,
Cachée d'une animation débordante
Qui n'accepte pas la progression lente
D'une ébullition intemporelle.
Des grenouilles n'ont que faire de ces bulles,
Tout comme ces poissons qui pourtant sont branchés,
Les homards respirent, leurs pinces attachées
Sous le regard protecteur de féroces pitbulls.
Un tremblement de terre fait bientôt déborder
Les coins brûlants de ce nid à cuire,
Les ingrédients dansent jusqu'à faire reluire
Le centre du bouillon savamment revisité.
Les rondelles de carottes font la course
Pendant que les longs poireaux friment,
En coiffures d'apparat, leur saveur s'exprime
Intensément, sous le signe de la Grande Ourse.
Les pommes de terre sont restées en robes de chambre,
Paresseuses, elles prennent le temps qu'il faut
Pour mijoter à leur rythme avec un réel brio
Dans un savoureux mélange hétéroclite, ça change !
Un délicieux fumet embaume la cuisine,
Donne faim au plus fin des gourmets,
Mais même pour des chats qui seraient affamés
Ce réel festin est à déguster en doux millésime.